The Jon Spencer Blues Explosion
Depuis sa formation en 1991, le Jon Spencer Blues Explosion n’a pas cessé de réinventer le rock’n’roll à grands coups d’électrochocs. De le malmener aussi un peu, puisqu’on ne châtie bien que ce qu’on aime vraiment. Au passage, le trio de New York s’est forgé une identité à rendre fou les colleurs d’étiquettes toutes simples, quelque part entre garage distordu, blues crasseux, punk intello, avant-gardisme underground, avec une grosse dose de sueur, de sexe, de riffs incandescents, de harangues d’Elvis sous acide et de beats monstrueusement puissants pour faire bonne mesure.
Après une pause de quatre ans, le Blues Explosion a reprise le collier en 2011. Nouvel album, nouvelle tournée. Même énergie. Et Freedom Tower – No Wave Dance Party 2015, dernier venu dans leur discographie, ne déroge pas à la règle. Explosif, brutal, sexy, subtil aussi… Et surtout, foutrement excitant…
New York est une grande ville. Une ville bruyante. Ce bruit est en partie de la musique. Et cette musique est en partie du bruit.
Ayant absorbé et recraché tout cela, The Jon Spencer Blues Explosion croque férocement la Grosse Pomme avec ce nouvel album, premier disque de la nouvelle ère qui mérite d’être arrêté et fouillé !
Comme les meilleurs morceaux issus du Bronx, du Lower East Side et de Greenwich Village dans les années 70-80, Freedom Tower n’est pas un simple disque survolté à passer en soirée. C’est aussi une chronique de New York, cran, terreur et amour compris !
Tout le monde y est : l’arnaqueur et le fils à papa, le fracassé des mosh pits, le chef superstar des plateaux télé, le flic malhonnête, l’artiste maudit, le MC débile, les prostituées oubliées et les Cendrillon de la dernière chance. Au cœur de ces grooves, on retrouve les appartements sans eau chaude, les galeries d’art, les studios bancals de l’Avenue B et le dernier de véritable poète guerrier dont la magie noire fait sortir le rock garage de sa tombe !
Freedom Tower est un portrait radical de New York sur fond de funkacide sauvage, ce cocktail dont le Blues Explosion a le secret, chargé des riffs de guitares les plus meurtriers et dangereux qu’une primitive bande magnétique peut supporter…
Du début à la fin, Freedom Tower est surmodulé, crasseux et patiné par une pluie acide ! Freedom Tower est gorgé de beats et de rimes qui tireront de sa timidité maladive le plus coincé des nerds !
Depuis près d’un quart de siècle, le Blues Explosion a transpiré, greloté, mangé, bu, baisé, lutté, gagné et perdu à New York, perpétrant certains des moments les plus intemporels du chaos musical dans l’histoire de Manhattan et au-delà. Comme toujours, Jon Spencer raconte les histoires, Judah Bauer joue du blues et Russell Simins pulvérise tout… Et comme toujours, le Blues Explosion foule aux pieds la pseudo oasis underground propagée par la bourgeoisie hipster et les marketeux pour nous offrir quelque chose d’authentique – du rock’n’roll éhontément dangereux et puissant.
Répété et peaufiné lors d’une série de concerts secrets et de premières parties surprises dans des salles, des bars d’hôtels et des bouges (souvent sous des noms d’emprunt), puis enregistré dans le mythique Daptone House Of Soul à Bushwick et mixé avec la légende culte du hip-hop Alap Momin, Freedom Tower est la déclaration de panache et de pathos urbain la plus provocante jamais enregistrée. Un album à passer en soirée, en pique-nique, en discothèque ou aux manifestations !
Il y a huit millions d’histoires dans la ville, mais il n’y a qu’un seul Blues Explosion !
Freedom Tower – jetez-vous dessus tant qu’il est temps !