Le logo du groupe est clair : le S est avant le Z dans le nom Roszalie. Au moins, on ne se trompera plus. À cette particularité typographique, s’en ajoute une, organique, avec ce trio rennais qui mélange, de (six) mains de maître, claviers analogiques et batterie. Pendant des années, les frangins Ronan et Paul ont d’abord chiné des vieilles machines dans les brocantes, travaillé à rendre modernes ces anciennes sonorités pour élaborer une palette en évolution permanente, puis sollicité Guillaume, batteur entre autres pour DBFC et Rachid Taha. L’expérimenté musicien a tellement été séduit par la fratrie, tant humainement que musicalement, qu’il n’a plus quitté son tabouret. Il n’est pas le seul à avoir été conquis par le projet. Roszalie a été sélectionné, en avril 2024, au sein du dispositif Inouïs du Printemps de Bourges et il est aujourd’hui accompagné par trois salles : L’Antipode (Rennes), Hydrophone (Lorient) et Pôle Sud (Chartres-de-Bretagne). Intégré au roster de Radical, le trio prépare actuellement le show qu’il donnera aux TransMusicales de Rennes en décembre 2024, puis une tournée des SMAC et festivals en 2025. Dans la veine d’un LCD Soundsystem qui aurait oublié de prendre sa tisane du soir ou d’un Phoenix qui aurait rangé le jean Slim au placard pour sauter dans tous les sens, Roszalie propose sur scène un live loin des conventions, qui fait fi du classique couplet-refrain. Ronan et Paul se font face et interagissent avec Guillaume, au centre de l’arène. La tête n’est pas dans le guidon, mais alerte et vive, prête à bouillir entre deux croisements de regards. Ça improvise, ça breake et ça s’amuse des structures musicales préalablement inventées. L’EP, qui sortira en fin d’année, aborde la thématique de la décision. Chaque morceau illustre donc une étape d’un processus décisionnel, par des métaphores et champs lexicaux propres. À noter que les trois Rennais apprécient beaucoup leurs homologues néerlandais de Weval. Et là aussi, bon courage pour l’orthographe du nom. C’est V ou W en premier ?