"Il y a différentes nichées de cigales qui ont chacune leurs propres cycles, il y a celles qui émergent tous les 13 ans et d’autres tous les 17 ans. C’est à ça que Boss Hog ressemble, on a notre propre cycle. On va sous terre pendant un certain nombre d’années, on revient à la surface, on fait du bon son, et on repart sous terre. On fonctionne comme ça."
- Cristina Martinez -
Le groupe New Yorkais de garage-noise Boss Hog est de retour avec leur premier album depuis bientôt deux décennies. Enregistré dans le Lower East Side et mixé au Key Club Recording Compagny, sur la même console Flickinger N32 Matrix que “There’s A Riot Goin’ On" de Sly Stone, leur nouvel album Brood X est un album sérieux, pour une époque sérieuse, la parfaite bande son pour une révolution nécessaire.
Ils font leurs débuts sur scène au CBGB’s, (et si vous choisissez de croire leur page wikipedia, Christina et/ou Jon étaient nus), après un premier album sorti avec l’aide de Steve Albini chez Amphetamine Reptile records en 1989. Pour le deuxième, en 1995, le groupe signe chez Geffen. "Beaucoup de groupes underground signaient chez des majors qui sentaient le vent tourner depuis Nirvana", dit Spencer. "Ça nous a donné assez d’argent pour quitter nos boulots et faire seulement des tournées", rajoute Martinez "ce qui semblait être une bonne idée, mais presque une trop grande entreprise. Ce n’était pas si sympa, on a implosé et arrêté pendant un moment". En 2000 ils décident de sortir le 3ème opus sur un label indépendant.
Aujourd’hui le groupe sort de son hibernation, et ça n’est pas trop tôt ! New York a changé drastiquement et un méchant bouffon s’est installé à la Maison-Blanche.
"Sur cet album, beaucoup de paroles écrites par Cristina résonnent en moi plus intensément depuis l’élection“, remarque Spencer. "Ce sont des morceaux de blues, des protest songs". "Ces morceaux semblent bien trop proches de la réalité maintenant", ajoute Christina, "Je suis peut être voyante ?"
Le but de Boss Hog reste cependant le même : prendre du plaisir et faire du bruit.
Et ils n’ont jamais été aussi bons, avec la sauvagerie de "Rodeo Chica" et "Formula X", à la sombre et poétique improvisation de "17", à l’observation tordue de "Sunday Routine", "Il y a beaucoup de chansons puissantes, de sujets profonds", dit Spencer à propos de Brood X. "Beaucoup de blues. Mais même faire une chanson de Blues est une façon de montrer qu’on est en vie. Une façon de frapper et de répondre aux coups".