“The world got shook” / "Le monde a été secoué"
Alors Algiers a formé un collectif. Le groupe - qui s'est construit l'un des catalogues les plus passionnants et les plus suivis de ces dernières années, notamment avec There Is No Year en 2020, décrit comme "électrisant et imprévisible" (The Observer) et "précis, réfléchi et puissant" (NME) - a réuni un groupe d'artistes partageant les mêmes idées pour créer son quatrième album, SHOOK, qui sort le 24 février 2023 sur Matador. Composé d'invités allant d'icônes à de futures stars, SHOOK est un paratonnerre pour une énergie et un sentiment insaisissables mais universels. Une pluralité de voix, un retour au pays spirituel et géographique, une stratégie de communion dans un monde en feu, l'histoire de la fin d'une relation, une fête d'été sous un porche à Atlanta. En fin de compte, il s'agit d'un ensemble de 17 titres de la musique la plus exaltante et la plus stimulante que vous puissiez entendre de sitôt.
Aujourd'hui, Algiers vous secoue avec le nouveau single "Irreversible Damage" avec Zack de la Rocha, dans l'une de ses rares apparitions. "This a relapse / what it be god / No rehab for my jihad / A rapture in a grief storm / Time on my neck an' it be gone", crache Zack de la Rocha, sur fond de rythmes endiablés, de guitares serpentines et de pulsations électroniques. "La fin de cette chanson est le son de la joie", dit Franklin James Fisher, le leader d'Algiers. "C'est à ça que ressemble l'espoir en 2022 quand tout s'écroule". Ce morceau fait suite à la récente sortie du nouveau single 'Bite Back' avec billy woods et Backxwash.
Algiers sera en tournée en Europe en 2023, avec notamment un concert à Paris le 7 mars à Petit Bain. Ils ont également annoncé un événement spécial pour SHOOK au National Sawdust de New York le 12 décembre avec des invités spéciaux, et le groupe est aussi confirmé pour l'édition 2023 du festival SXSW à Austin au Texas.
Algiers a toujours été inébranlable, mais SHOOK est en même temps particulièrement joyeux et festif. Il est né lorsque Fisher et Mahan se sont retrouvés à Atlanta, leur ville natale, pendant plusieurs mois, après avoir subi des pressions croissantes et s'être épuisés en tant que musiciens en tournée. Cela a déclenché une période intense de création de rythmes, de retrouvailles entre amis au fil des heures passées à regarder des épisodes de Rhythm Roulette et de Against the Clock, et des vidéos de rap alternatif sur YouTube. Une revisite du chef-d'œuvre du rap new-yorkais de DJ Grand Wizard Theodore, " Subway Theme ", aux accents punk des années 1970, a servi de moodboard spirituel pour la pollinisation croisée des styles urbains et de la contre-culture de l'album. Tout au long d'un set fluide, comprenant des vignettes parlées et des enchaînements instrumentaux ambiants, le groupe a rendu hommage à une lignée tentaculaire d'iconoclastes du rap et du punk, de DJ Premier, DJ Screw et Dead Boys à Lukah, Griselda et Dïat, en hachant et en vissant des rythmes sur une SP-404 poussiéreuse et un Sequential Circuits Tempest, et en créant des bibliothèques d'échantillons imaginaires de A à Z.
Si la communauté et la collaboration ont toujours fait partie intégrante de l'éthique d'Algiers, SHOOK en est la manifestation la plus complète. Les notes de la pochette se lisent comme un bottin mondain de la musique underground contemporaine et révolutionnaire, avec Zack de la Rocha, Big Rube (The Dungeon Family), billy woods, Samuel T. Herring (Future Islands), Jae Matthews (Boy Harsher), LaToya Kent (Mourning [A] BLKstar), Backxwash, Nadah El Shazly, DeForrest Brown Jr. (Speaker Music), Patrick Shiroishi, Lee Bains III et Mark Cisneros (The Make-Up, Kid Congo Powers). Leurs contributions remodèlent et recontextualisent habilement la notion de "Shook" à partir d'une variété de points de vue, occupant des rôles changeants d'oracles et de narrateurs. "Cela approfondit et élargit beaucoup le monde d'Algiers", déclare le batteur Matt Tong.
Atlanta, où s'est déroulée la genèse de ce disque, en est finalement le cœur. Il s'ouvre sur l'annonce d'un train robotisé en provenance de l'aéroport de Hartsfield - emblématique pour de nombreux habitants d'Atlanta - qui effrayait Fisher lorsqu'il était enfant. Les enregistrements sur le terrain et les échantillons originaux créés par le groupe mettent l'accent sur le sens du lieu, de la collectivité, de la communauté imaginaire et du foyer, tout en construisant un monde qui évoque l'expérience sensorielle insaisissable de l'enfance dans le Sud urbain. "Nous avons travaillé dans un environnement auquel nous étions habitués", déclare le guitariste Lee Tesche. "On a l'impression que c'est le disque le plus Algiers qu'on ait jamais fait."
L'accomplissement de ce disque est d'autant plus impressionnant qu'il a été réalisé par un groupe qui s'effondrait et était au bord de la rupture. Mais au lieu de cela, ils ont produit un disque extraordinaire, transformateur, né d'un sens partagé du lieu et de l'expérience. "Je pense que ce disque est le signe que nous avons trouvé notre maison", dit Mahan, et Fisher ajoute : "C'était une toute nouvelle expérience positive - avoir une relation renouvelée avec la ville d'où nous venons et en être fiers. J'aime l'idée que ce disque vous a fait voyager, mais qu'il commence et se termine à Atlanta".
Éloges de l'album précédent d'Algiers, There Is No Year :
"Algiers marie des récits de répression et de résistance avec une musique passionnée et puissante" - Sunday Times
"Electrifiant et imprévisible" - The Observer ****
"... des hymnes grandioses et des grooves sinueux" - MOJO ****
"Précis, réfléchi et puissant" - NME ****
"Dynamique, féroce et techniquement hypnotique" - Line Of Best Fit